Août 2025
En 1972, Salvador Allende se présentait devant lFiltrerAssemblée générale des Nations Unies et prononçait un discours cinglant contre le pouvoir des sociétés transnationales (STN). Il mettait en garde contre un monde où ces dernières éclipseraient les gouvernements souverains, où lFiltrerimpérialisme économique supplanterait la gouvernance démocratique et où le destin des nations serait subordonné aux bilans financiers dFiltreractionnaires lointains. Son discours, prononcé peu avant son renversement lors dFiltrerun coup dFiltrerÉtat soutenu par les États-Unis, était une déclaration prophétique de résistance à la montée du néolibéralisme et à lFiltrerhégémonie mondiale des STN. Citation exacte ou référence à mettre
AujourdFiltrerhui, plus de cinquante ans plus tard, une autre voix résonne dans les couloirs de l?ONU. La Rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de lFiltrerhomme dans les territoires palestiniens occupés, Mme. Francesca Albanese, a publié un rapport historique qui retrace la trajectoire dFiltrerune « économie dFiltreroccupation » vers une « économie de génocide ». Dans son évaluation , Mme Albanese dénonce lFiltrerenracinement des intérêts économiques – tant étatiques que corporatifs – qui permettent les pratiques illégales du régime israélien, notamment son vaste complexe militaro-industriel et ses réseaux économiques .
Cependant, lFiltrerattention portée par la Rapporteuse spéciale, dont le mandat se limite aux territoires occupés, ne peut que faire allusion aux forces historiques et systémiques plus larges qui sont à lFiltrerœuvre. CFiltrerest précisément lFiltrerincapacité à réglementer les activités des STN, en se basant sur le droit international qui a renforcé une structure mondiale dFiltrerincitation à lFiltrerimpunité. Des fabricants dFiltrerarmes avec leurs bombes, aux fournisseurs de carburant qui permettent les bombardements aériens les STN continuent de tirer profit et de perpétuer la spoliation criminelle et la domination structurelle à Gaza.
La situation du territoire palestinien occupé révèle non seulement une catastrophe humanitaire, mais aussi un désordre mondial systémique enraciné dans lFiltrerimpunité, la dépossession et la maximisation des profits des STN. La violence qui se déroule à Gaza, en Cisjordanie et dans toute la Palestine historique nFiltrerest pas seulement politique et militaire, elle est économique et systémique.
Au cœur de ce système se trouve une économie mondiale qui a besoin de conflits. LFiltreroccupation ne se maintient pas toute seule ; les STN qui fournissent des armes, des technologies de surveillance et des infrastructures essentielles contribuent à la soutenir. LFiltrerarchitecture dFiltrerapartheid et de déplacement fonctionne en parallèle aux moteurs de lFiltrerindustrie, de lFiltrerextraction et la revente des ressources naturelles à la fourniture de services logistiques et technologiques. Là où dFiltrerautres voient la dévastation, les STN voient des opportunités ; là où les civils voient des bombes tomber, les conseils dFiltreradministration voient des bénéfices.
Cette dynamique nFiltrerest pas propre à la Palestine. Elle reflète une longue histoire des systèmes économiques fondés sur la domination coloniale et le capitalisme raciste. La persistance des modèles coloniaux de peuplement à lFiltrerère moderne, sous le couvert de la « sécurité » et du « développement » révèle le pouvoir du capital qui cherche à remodeler les géographies et anéantir les droits des peuples. LFiltrerimpérialisme ne fonctionne pas uniquement avec la conquête brute, mais aussi par des failles juridiques, des accords commerciaux opaques et des régalements qui protègent les STN de toute responsabilité, tout en leur permettant de tirer profit de crimes de guerre et de lFiltreroppression systémique.
Le droit international, dans sa configuration actuelle, est mal équipé pour y répondre. Les cadres existants pour réglementer le comportement des STN restent sur une base volontaire, , y compris dans les secteurs de la défense et de lFiltrerextraction. Si certaines contestations juridiques nationales ont apporté des solutions partielles, la vaste machine de l’impunité des STN reste incontrôléeet dangereusement normalisée, avec des enquêtes lentes, de rares sanctions et un manque flagrant de volonté politique.
Pourtant, au milieu de cette dure réalité, des voix sFiltrerélèvent. Le courage de celles et ceux qui affrontent le pouvoir, que ce soit dans les couloirs des Nations Unies, dans les mouvements populaires ou dans les communautés assiégées, mérite reconnaissance et solidarité. Ils nous rappellent que la résistance à lFiltrerimpunité doit être fondé sur des principes et avec une envergure mondiale, reliant les luttes au-delà des frontières.
À lFiltrerheure actuelle, la mesure la plus concrète pour lutter contre lFiltrerimpunité des STN réside dans lFiltrerélaboration d’un Traité contraignant et efficace de l’ONU, capable d’encadrer juridiquement les STN, et dont les négociations ont débuté à la suite de lFiltreradoption de la résolution 26/9 par le Conseil des droits de lFiltrerhomme des Nations unies en 2014. Une pression des acteurs de la société civile et un engagement fort des États en faveur d’un changement structurel dans lFiltrerordre économique mondial et lFiltrerarchitecture de lFiltrerimpunité est indispensable dans ce processus.
La Campagne mondiale pour revendiquer la souveraineté des peuples, démanteler le pouvoir des transnationales et mettre fin à leur impunité est fermement engagée dans lFiltrerélaboration de ce traité contraignant. Il devrait nous permettre ainsi d’établir les bases pour tenir les STN responsables des violations des droits humains, garantissant également lFiltreraccès à la justice et aux réparations pour les communautés affectées.
La souveraineté populaire, la dignité et la justice ne peuvent coexister avec lFiltrerimpunité des STN. Le défi qui nous attend ne consiste pas seulement à documenter les violations, mais aussi à mettre fin aux systèmes qui les rendent rentables. Pour ce faire, nous devons nous réapproprier le langage du droit, les outils de lFiltreréconomie et les principes de la solidarité internationale, non pas comme des abstractions, mais comme des armes dans la lutte pour la libération.
LFiltrerhistoire nous a montré ce qui se passe lorsque nous nFiltreragissons pas. La question est maintenant de savoir si nous allons enfin écouter.